Les coups de cœur d’Élizabeth Vlieghe – Automne-hiver 2015

« Coups de cœur » DOCUMENTAIRES

Adama ou la vie en 3 D, Du Mali à Saint-Denis de Valentine Goby, illustrations d’O. Tallec. Français d’ailleurs, Casterman, 2015. (Format poche).

Même si cette fiction-documentaire située en 1988, a été rédigée il y a quelques années déjà, elle n’en reste pas moins d’une actualité brulante. Adama commence à s’interroger sur sa culture d’origine lorsque qu’un musicien malien ami, Ibrahima, est arrêté par la police pour être expulsé. Né en France, vivant dans la cité Louise Michel à Saint-Denis, ce collégien passionné de musique se demande alors pourquoi tant de Maliens quittent leur pays pour venir s’entasser en banlieue parisienne. Très impliqué dans les actions associatives, y compris à Kayes, sa ville d’origine, son père lui propose de l’accompagner pour l’inauguration d’une école qu’il a contribué à financer. Ce sera l’occasion pour Adama de découvrir ses racines, de mieux se connaitre et de comprendre les motivations des candidats à l’immigration. Dossier, réactualisé, en fin d’ouvrage.

Petites histoires de mots venus du grec de Brigitte Heller, Flammarion jeunesse, 2015.

Pour tout savoir sur l’origine de mots connus (ou moins…) derrière lesquels se cachent des aventures fabuleuses ou des personnages mythiques. De « Atlas » à « Zodiaque », sous forme d’abécédaire, un ouvrage très pédagogique, à petit prix.

Vivre ensemble : 25 questions autour de la citoyenneté de Nicolas Rousseau, Premiers Castor Doc, Flammarion, 2015.

C’est quoi une république ? Un enfant a-t-il des droits ? C’est quoi la laïcité ? Pourquoi s’attaque-t-on aux religions ? Hommes et femmes sont-ils égaux ? Voilà quelques exemples parmi les vingt-cinq questions, organisées en cinq chapitres, reprenant celles que les enfants posent souvent, sans qu’il soit parfois très facile de leur répondre clairement et simplement. Chaque notion fait l’objet d’une double page, certes succincte, puisqu’on s’adresse à des enfants du primaire, mais visant l’essentiel et incitant au débat.

« Coups de cœur » ACTUALITÉ

Les sœurs Ramdam de Françoise de Guibert, illustrations de R. Badel, album, Thierry Magnier, 2015.

Ne charme pas les oreilles du public de Quietcity qui veut ! Thelma et Louise, les sœurs Ramdam l’apprennent à leurs dépens : personne ne supporte les notes émises par le violon et la flute des demoiselles, pas plus leurs parents qui les chassent de la cabane en rondins ou l’institutrice qui préfère passer d’urgence aux mathématiques, que les nouveaux colons qu’elles font fuir et leur « ramdam » indispose même les prédateurs du coin, humains ou animaux… Mais le facétieux Oumpapoose pense se mettre en valeur en les capturant. C’est oublier le « talent musical » des deux visages pâles que leurs ravisseurs auront bien de la peine à supporter ! Troisième opus (après Billy le môme en 2011 et Oumpapoose cherche la bagarre en 2013) d’une série humoristique autour du Far-West destinée aux plus jeunes, à laquelle les dessins couleur sépia confèrent charme et drôlerie.

La tête ne sert pas qu’à retenir les cheveux de Sabine Panet et Pauline Penot, Thierry Magnier, 2015.

Les deux auteures ont renouvelé leur complicité créatrice pour donner une suite aux aventures de la famille Bocoum (cf. Le cœur n’est pas un genou que l’on peut plier, 2012, présenté dans le numéro 59 de Recherches, p. 186). Ce deuxième tome débute au Sénégal où toute la famille (sauf Awa dont je rappelle qu’elle a échappé de peu à un mariage forcé) s’est rendue pour les vacances, occasion pour tous de se confronter aux traditions. Sur les conseils de Flore, la mère d’Agathe, Awa se rend au planning familial en raison de douleurs récurrentes. Elle découvre avec stupeur et colère qu’elle a été excisée. Persuadée que pour Ernestine, il est déjà trop tard, elle met tout en œuvre pour éviter cette mutilation à sa petite sœur Amayel, avec l’aide de la gynécologue Esther Fellmann et de son collègue de la PMI François Cabano. Elle se confie de nouveau à sa tante Dado, laquelle file le parfait amour avec Marcel Mérindol, sans imaginer à quel point les parents de son amoureux sont racistes. De son côté, Ernestine, toujours habitée par sa vocation d’actrice, court les castings mais se heurte aux préjugés des cinéastes quant aux rôles qui lui conviendraient. Enfin, Aminata s’épanouit dans une activité de confection de repas exotiques qui pourrait bien se développer. Mais tout se précipite lorsque la grand-mère Nawdé débarque en France pour une opération.
Même si les romancières distillent de nouveau optimisme et humour, le sujet ne peut se traiter avec la même légèreté que le précédent, d’où, je pense, un mélange de ton par rapport au premier tome ; confrontée à une découverte qui la bouleverse, Awa se révolte et, n’osant aborder de front le sujet avec sa mère, s’en prend à Dado. Épaulée par des adultes extérieurs à la famille, elle est prête à collaborer avec la police pour démanteler le réseau des « exciseuses maliennes ». Elle va néanmoins s’apercevoir que les choses sont plus compliquées qu’elle ne l’imaginait ; ayant subi le poids des traditions, Nawdé, Aminata et Dado ont accompli une révolution silencieuse : Awa ne doit cette mutilation qu’à son statut d’ainée. C’est ce que lui expliquera sa mère dans une très belle scène qui restitue son histoire à sa fille. Le grand mérite de ce livre est d’aborder sans fard un problème difficile et douloureux lié à la culture et aux traditions d’un peuple, qu’il serait ridicule de juger et condamner sans essayer au moins d’en comprendre les fondements, même s’il n’est pas question d’approuver ni de laisser faire. On notera d’ailleurs que si la culture africaine recontextualisée est au centre de l’intrigue, la religion et la culture juives sont également passées au crible à travers les personnages de Jacob qui se demande bien pourquoi il ferait sa Bar-Mitsva alors qu’il n’est pas croyant, du rabbin Daniel Libermann sidéré par la maturité de cet adolescent de 13 ans dont il accueille les interrogations avec bienveillance, ou le réalisateur Arié Zélikine remaniant son scénario pour pouvoir proposer un rôle à Ernestine. Et, clin d’œil final, c’est à Khalidou, singulièrement absent de toutes les péripéties qui ont précédé, qu’il appartiendra d’annoncer cette bonne nouvelle à la future comédienne…

Douze ans, sept mois et onze jours de Lorris Murail, Pocket Jeunesse, PKJ, 2015.

Vous voulez endurcir votre empoté de fils, nul au baseball ? Faites comme Jack Stephenson : allez le conduire dans une forêt du Maine et abandonnez-le dans une cabane, non sans lui avoir laissé une carabine, une batte de baseball, des allumettes, quelques conserves, deux « manuels » de survie et un pigeon voyageur… Puis recommandez-lui de ne pas quitter un périmètre précis. Walden, douze ans sept mois et trois jours, déjà abandonné par sa mère partie au Pérou, croit tout d’abord que son père lui fait une mauvaise blague, qu’il est resté à proximité pour l’observer mais doit se rendre à l’évidence : il est seul et va devoir se débrouiller ! Certes naïf et peu sportif, le jeune garçon est cependant intelligent, logique, et malgré une grande incompréhension face à l’attitude de son père, il cherche à se montrer digne de son amour et organise sa survie ; contre toute attente, l’adolescent n’est pas aussi seul qu’il pourrait le croire. Toute la première partie du roman est focalisée sur le jeune robinson, soutenu par la lecture et l’utilisation des deux romans de Thoreau laissés par son père. Le lecteur pense ainsi qu’il s’agit d’un roman initiatique : un père peu sympathique uniquement passionné de sport et de voitures (il possède une Chevrolet Impala SS 1995 rouge cerise à laquelle il tient énormément) tente de faire de son fils un homme. Mais ce que le prologue laissait deviner se confirme durant la deuxième partie centrée sur Jack qui, détenant un lourd secret, n’a pas forcément fait preuve de clairvoyance par rapport à son fils. Le rythme s’accélère et le suspense change de dimension. Des clins d’œil en direction de Stephen King, un final digne d’un film d’action, une réflexion sur les rapports intergénérationnels et les rapports humains, des passages sombres et violents, même si l’auteur termine sur une note humoristique, font de ce récit un livre surprenant.

Afterworlds de Scott Westerfeld, traduit de l’anglais (États-Unis) par G. Fournier, Pocket Jeunesse PKJ, 2015.

L’auteur, déjà évoqué à propos des réseaux « Dictature de la beauté » et « Filles déguisées en garçons », livre cette fois-ci un ouvrage original du style « deux en un ». En effet, grâce à une subtile mise en abyme, le romancier alterne deux récits, tous deux fictifs bien sûr, mais dont l’un est censé être la réécriture du roman qu’une jeune lycéenne de 17 ans va bientôt publier. Chaque chapitre alterne donc le « conte de fée » vécu par Darcy Patel, d’origine indienne, qui arrive éblouie à New York, et le cauchemar de l’héroïne de son livre, Lizzie, seule survivante d’une tuerie qui s’est déroulée à l’aéroport de Dallas. Grâce à un basculement dans « l’envers du décor », sorte d’expérience de mort imminente, elle échappe à la tuerie et rencontre Yamaraj, un jeune homme vieux de plusieurs milliers d’années : comme elle en a fait elle aussi l’expérience, il est passé volontairement du côté des morts afin de les protéger car ces fantômes « survivent » grâce aux souvenirs des vivants. Nous suivons donc deux histoires en parallèle, sachant qu’elles ont des liens dans la mesure où Darcy s’interroge constamment sur ce qu’est l’écriture, le talent, et connait les affres de la page blanche : elle a rédigé son roman en à peine un mois et son éditrice lui offre un pont d’or pour sa publication ainsi que celle d’une suite, mais lui demande des remaniements notamment concernant la fin. Outre l’évolution psychologique de Darcy qui quitte sa famille et tombe amoureuse d’une autre écrivaine, Imogen Grey, c’est l’univers du petit monde newyorkais de l’édition qui retiendra l’attention : nul doute que l’auteur, qui le connait bien, n’y ait mis une certaine ironie, reste à savoir si elle sera perçue par tous les lecteurs. Il s’agit donc d’une réflexion intéressante sur l’inspiration et la manière dont les écrivains recomposent la réalité, s’inspirent d’elle, de leur vécu pour écrire : entre Darcy puisant dans la culture religieuse hindoue ou dans ce qu’elle croit être le passé de sa mère, piquant des idées de scène à sa copine ou recyclant ses lectures (on écrit toujours sur du déjà écrit) et Imogen prenant des notes sur tout ce qu’elle voit, entend, collectionnant des tas d’objets ou de noms qui pourraient servir, mettant en scène des éléments de son passé ou se faisant enfermer dans un coffre de voiture pour mieux écrire la première scène de son roman, l’auteur, mine de rien, livre quelques secrets au lecteur : celui-ci en verra l’application directe ou recomposée dans la prose de Darcy, voire celle d’Imogen dont il nous livre également le début de la trilogie. De nombreux personnages secondaires, famille et amis de Darcy mais également éditeurs, critiques, écrivains confirmés ou débutants donnent de l’épaisseur au récit matriciel ; du côté du roman de l’héroïne qui se réécrit sous nos yeux, on retiendra l’aspect fantastique lié au statut particulier de Lizzie et de Yama, leur attirance mutuelle, la présence des fantômes, le passage d’un monde à un autre, la détermination de l’héroïne à supprimer un tueur en série, ses relations avec ses parents, divorcés, bref les ingrédients habituels de la « young littérature ». L’auteur se paie même le luxe de faire critiquer par Lizzie (personnage de Darcy auteure) le terme de « psychopompe » qui désigne son pouvoir, le trouvant laid alors que l’auteure en est très satisfaite ; elle en trouvera d’ailleurs un autre « brillants » proposé par un autre personnage, jugé bien meilleur ! On se saurait mieux illustrer, je pense, le processus de mise en abyme.

#scandale de Sarah Ockler. Traduit de l’anglais (États-Unis) par A. Guitton. Nathan. 2015.

La narratrice, ado atypique de 17 ans qui préfère dégommer les zombies plutôt que de se pomponner, accepte d’accompagner le petit copain de sa meilleure amie au bal du lycée. Secrètement amoureuse de Cole depuis quatre ans, Lucy l’embrasse et dort dans le même lit que lui. Mais ces scènes, ainsi que d’autres qui compromettent tous leurs amis, sont photographiées à leur insu avec le téléphone, volé, de la jeune fille, puis publiées sur son compte Facebook. Commence alors pour celle-ci un long calvaire : tout le lycée la déteste, Ellie ne lui parle plus, et une page « Bad Lucy » est créée. Même si elle se reproche d’avoir mal agi en écoutant ses sentiments, Lucy se sait innocente des méfaits dont on l’accuse et ne sait comment prouver sa bonne foi. Aidée de quelques élèves, elle mène l’enquête pour découvrir la vérité.
Même si le style ne m’a pas enthousiasmée, ce récit me semble intéressant par le sujet qu’il aborde, à savoir l’impact des réseaux sociaux sur les adolescents et les dérives inévitables. Traité sur le mode de l’humour et de la comédie, l’intrigue n’échappe pas à la caricature parfois : la grande sœur star, la principale Madame Zeff qui surfe sur sa page Facebook devant Lucy, l’attitude du groupe « anti nouvelles technologies » baptisé S@tan… En revanche, les interventions de Lady Blabla m’ont beaucoup plu, leur ton est plaisant, juste et, quand on sait qui se cache derrière le personnage, l’histoire prend tout son sens. Mais l’auteure n’exploite pas tous les aspects de son intrigue et m’a donné l’impression d’hésiter entre plusieurs tons, d’où mon malaise sans doute.

Nouveautés en matière d’édition et de collections

Folio Junior en VO

Gallimard Jeunesse lance les « Folio Junior en VO » qui proposent des textes courts et accessibles, en version originale, à destination des collégiens et lycéens. Des notes au fil du texte traduisent les mots difficiles ; l’auteur ainsi que thème abordé sont présentés à la fin de l’ouvrage.

Citons par exemple :

Lamb to the slaughter and other stories de Roal Dahl, Folio Junior Version Originale, 2015.

Ce recueil comprend quatre nouvelles, dont deux au moins ont déjà été largement exploitées par les pédagogues : Coup de gigot qui lui donne son titre, déjà traduite chez Folio Junior, est publiée chez Folio (Bizarre ! Bizarre ! 1962). Les trois autres, The way up to heaven, William and Mary ainsi que The Landlady (vous savez, cette adorable logeuse…) se trouvent dans un autre recueil de chez Folio Gallimard, ayant pour titre Kiss Kiss (1962).

The Mozart question de Michael Morpurgo, illustré par M. Foreman, Folio Junior Version Originale, 2015.

Plus jamais Mozart, déjà publié sous forme d’album junior, narre l’histoire du violoniste Paolo Lévi avec lequel Lesley, journaliste débutant, s’entretient à Venise. Le musicien, hanté par son passé, finira par s’en libérer en livrant l’histoire douloureuse vécue par ses parents dans les camps d’extermination.

Des parutions au format poche de titres déjà évoqués (ou pas, d’ailleurs…) ainsi que des rééditions comportant des modifications

L’histoire de Malala (cf. n° 61) ; Vango, Timothée de Fombelle, Folio Junior, Gallimard, 2015.

Ici et maintenant, A. Brasharès ; Le château de Cassandra, Dodie Smith (cf. n° 46) ; Animale : La malédiction de Boucle d’or, Victor Dixen ; Cœurs brisés, têtes coupées, R. Schneider, Pôle Fiction, Gallimard, 2015.

Le journal d’une déesse, T. Buongiorno, Flammarion Jeunesse, 2015. Accompagné d’un cahier spécial (jeux et exercices + corrigés) pour aller plus loin.

Des nouvelles des réseaux déjà présentés

Fille déguisée en garçon

Deux sœurs un destin : La Trahison et Le Guet-apens de Maya Snow, traduit de l’anglais par Alice Marchand, Flammarion Jeunesse, 2014.

Réédition au format poche, chez le même éditeur, d’une tétralogie intitulée Les Filles du Samouraï (2009). Pour échapper à leur oncle Hidehira qui vient d’assassiner leur père et leurs deux frères, Kimi et Hana, filles du Jito Yoshijiro (gouverneur de province) se déguisent en garçons et se cachent dans le dojo dirigé par le célèbre Maitre Goku où sont formés les futurs samouraïs. Bien résolues à venger l’honneur de leur famille, elles y perfectionnent l’art du combat tout en cherchant à retrouver leur mère et leur petit frère, Moriyasu, qui ont disparu lors du massacre de la maisonnée Yamamoto. Obligées de se déguiser et d’oublier leur condition privilégiée, les deux jeunes filles, aidées de leur ami Tatsuya, devront faire preuve de beaucoup de courage et d’astuce, au cours de nombreuses pérégrinations et de maints combats, avant d’espérer ranger leur épée…

Racontées au présent et à la première personne par Kimi, alias Kagenashi, les aventures trépidantes et bien documentées des deux sœurs, se déroulant dans le Japon féodal du 13e siècle, raviront les amateurs de combats martiaux et de culture nipponne. Deux jeunes filles de bonne famille, éduquées dans la tradition et destinées à servir le thé mais qu’un père avisé avait néanmoins initiées au combat, réalisent ainsi, dans l’adversité, contraintes et forcées, un rêve qu’elles pensaient inaccessible vu leur sexe.

Chine

Contes et légendes de Chine de Janine Hiu, illustrations de Boll, Nathan, 2015.

On ne présente plus cette collection (dont les couvertures sont illustrées par François Roca depuis plusieurs années) qui, comme son intitulé l’indique, fait la part belle aux récits issus de maintes cultures, civilisations, régions du monde entier. Parmi les milliers d’histoires liées à une civilisation millénaire, l’auteure en a sélectionné et adapté 14 représentatives à ses yeux de la diversité d’une culture encore largement méconnue des occidentaux. Qu’il s’agisse de récits fondateurs (rôle du géant Pan Gu dans la création du monde ou de la déesse Nü Wa dans celle des hommes), de contes étiologiques (explications de l’origine de la soie ou du calendrier chinois), d’histoires d’amour fou et a priori impossibles entre des êtres de nature différente, inquiétantes voire surnaturelles (peinture qui s’anime) ou humoristiques (un crapaud tenant en respect un tigre), sans oublier celles qui mettent en scène le dragon, animal fabuleux si important dans la culture chinoise, tous ces contes contribueront sans aucun doute à donner l’envie d’approfondir la connaissance d’un folklore riche et foisonnant.

Le Tangram magique : L’Énigme des pivoines, L’Énigme du pékinois, L’Énigme du sceau de jade et L’Énigme du perroquet bleu, de Florence Lamy, illustrations d’A. Laprun, Casterman, 2014-2015.

Ces quatre aventures de la jeune Li-Na se déroulent dans la chine ancienne. La première débute lorsque la jeune orpheline recueillie et élevée par Grand-mère Dong reçoit pour ses dix ans un tangram de la part de l’apothicaire M. Zhou ; elle découvre alors les pouvoirs magiques du carré d’ébène. Grâce à celui-ci et à son ami Cheng, le vendeur de thé, elle réussira à retrouver le tableau dérobé à Madame Lo.

Rédigée au présent et mettant en scène certains personnages récurrents dont l’héroïne et son ami, chaque histoire, facile à lire, tend vers la résolution d’une énigme, tout en mettant en valeur différentes facettes de la vie chinoise de l’époque. Il s’agit également d’une quête initiatique car, comme elle l’indique à la fin du premier opus, Li-Na espère que l’objet magique l’aidera à retrouver ses parents. Chaque ouvrage offre un tangram magnétique de couleur différente qui permet de réaliser les figures évoquées dans l’intrigue, dont les solutions sont données à la fin.

Enfant-espion

La Rançon (Bodyguard, tome 2) de Chris Bradford, traduit de l’anglais par Chloé Petit. Casterman, 2015.

Après avoir protégé et sauvé la fille du président américain, Connor Reeves, remis de ses blessures, a retrouvé son unité secrète, ses amis ainsi que l’entrainement. Même s’il est persuadé n’avoir dû ses exploits qu’à la chance, Connor est de nouveau choisi pour accomplir une autre mission, avec une partenaire cette fois-ci : la redoutable Ling, championne d’arts martiaux et teigneuse à souhait. Les deux adolescents sont chargés de protéger Emily et Chloé, deux jumelles, filles du milliardaire australien Maddox Sterling, à la tête d’un empire médiatique. Emily ayant déjà été enlevée, celui-ci ne veut prendre aucun risque lors de leurs vacances aux Maldives à bord d’un luxueux yacht. Commencée sous les meilleurs auspices, la croisière vire au drame lorsque des pirates attaquent le bateau, font des victimes et prennent les jeunes filles ainsi que leur future belle-mère en otage. Ils exigent une rançon exorbitante, que Sterling rechigne à payer ! Mais là n’est pas le problème car derrière les pirates se cache un mystérieux commanditaire bien plus dangereux qu’eux ; l’organisation occulte Equilibrium et son exécuteur de basses œuvres, M. Grey, ne reculent devant rien en effet pour atteindre leurs objectifs. Une fois encore, Connor, resté seul après le renvoi de Ling, devra déployer force, courage et ruse pour protéger les jumelles, pas toujours coopératives, pourtant menacées de plusieurs côtés à la fois. Nombreux rebondissements et retournements de situation.

Grande guerre

Le mystère de Lucy Lost de Michael Morpurgo, traduit de l’anglais par D. Ménard, Gallimard Jeunesse, 2015.

Les opinions pacifistes de l’auteur sont connues et voici une nouvelle occasion pour lui de les affirmer. En mai 2015, Alfie et son père Jim vont pêcher le maquereau près de St Helen’s, un ilot inhabité de l’archipel des Scilly où ils vivent : ils y découvrent une jeune fille d’une douzaine d’années, blessée, à moitié morte de faim et de soif. Celle qui sera baptisée « Lucy Lost » partage dès lors la vie de la famille Weathcraft qui prend soin d’elle tout en essayant de découvrir qui elle est, d’où elle vient. Amnésique et muette, Lucy retrouve petit à petit le gout de vivre grâce à leur amour et à l’acharnement de Mary qui la considère comme sa fille, tandis qu’Alfie et elle deviennent de plus en plus proches. Elle se laisse ainsi progressivement apprivoiser par le phonographe, le piano dont elle joue, Peg la jument qu’elle chevauche puis accepte finalement de fréquenter l’école… Le docteur Crow et l’institutrice Mlle Nightingale veillent également sur elle, notamment quand elle est aux prises avec l’horrible instituteur Beagley ou avec la population bientôt persuadée, au vu de quelques indices, qu’elle est allemande. En effet la guerre et son lot d’atrocités, telles les soldats tués ou mutilés à l’instar du jeune Jack Brody, le naufrage du Lusitania et ses milliers de morts, avivent les rancœurs et la méfiance chez des habitants pourtant réputés ouverts et généreux : ils l’ont en effet prouvé en 1875 en sauvant les marins allemands du « Schiller » et plus récemment les naufragés du Lusitania et le prouveront encore en se mobilisant pour rechercher Billy, l’oncle d’Alfie parti sur son bateau, même si tous le trouvent « bizarre ». L’auteur marie, comme souvent il aime à le faire, les points de vue en alternant les récits : encadrement de l’histoire par l’intervention (« Pour commencer » et « Pour finir ») d’un narrateur à la première personne censé être le petit fils de « Lucy » (à ne pas confondre avec l’auteur !), récit principal à la troisième personne, entrecoupé de celui à la première personne de la jeune américaine Merry embarquant avec sa mère sur le Lustania afin de retrouver son père blessé et hospitalisé près de Londres et qui luttera avec courage pour sa survie ; d’autres passages à la première personne : extraits du journal du docteur Crow, extraits du registre scolaire de M. Beagley et enregistrement de la grand-mère du narrateur à New York, viennent compléter l’intrigue qui pourrait donc ainsi figurer également dans un réseau « Narration complexe ». L’histoire de l’héroïne se présente ainsi comme un puzzle que le lecteur reconstitue plus vite que les personnages, le suspense résidant davantage dans la tournure que vont prendre les événements : Lucy va-t-elle retrouver la mémoire, va-t-on l’épargner ? En bon magicien, l’auteur va jeter des Allemands naufragés, sauvés par Billy, sur les rives des Scilly dont l’un, Wilhelm Kreuz, appartient à l’équipage du U-boot qui a repêché Merry avant de la déposer sur St Helen’s. Le choc fait retrouver la parole et la mémoire à la jeune fille qui peut enfin remercier Wilhelm et raconter son histoire. Grâce aux recherches du docteur Crow, elle retrouve son père, qui, tout comme Alfie, survivra à la guerre. Elle reste tout d’abord à Bryher afin d’épouser Alfie mais ils finiront par rejoindre New York.
Il s’agit donc d’un récit émouvant, basé sur des faits historiques ; même si la guerre n’est pas au centre, c’est elle qui entraine les personnages dans la tourmente et modifie leur destin. Même si elle contraint les hommes à se battre et à se haïr, leur compassion et leur humanité prend parfois le pas sur leur « devoir ». Comme toujours l’auteur s’est documenté et quelques précisions sont données en fin d’ouvrage, notamment sur le naufrage du Lusitania et le dévouement des habitants de Kinsale tentant de porter secours aux survivants : les sauveteurs auraient aperçu le piano du paquebot sur lequel était allongée une petite fille. Il n’en fallait pas plus au romancier pour reconstituer le destin de cette fillette.

N° 62 – REFORMULER

La reformulation est essentielle à l’acte pédagogique, aussi bien dans l’élaboration du savoir à enseigner que dans la préparation de ses cours par l’enseignant, dans le discours de l’élève ou dans les interactions au sein de la classe… La reformulation, qu’elle soit orale ou écrite, qu’elle concerne un énoncé écrit ou oral, est une nécessité pour faire vivre au sein d’une classe, dans un contexte constamment renouvelé, les savoirs et les discours. Cette livraison de Recherches veut interroger les différentes formes de reformulation que la classe de français fait vivre : il s’agit, en somme, de décliner la reformulation et d’en montrer toutes les facettes. Dans les activités proposées dans ce numéro, la reformulation est un moyen d’entrer dans les textes et dans les activités de la classe.

Ce numéro est disponible aux Presses Universitaires du Septentrion

Sommaire

De la recherche à la trace écrite : quand les élèves reformulent / S. Piot 9


Tu parles, j’écris ce que tu dis / F. Bureau 21


L’élaboration de la trace écrite : le rôle de la reformulation / A. Promonet 31


Re-formuler… ou comment prendre en compte les réponses des élèves pour avancer dans l’interaction ? / D. Moussi 51


Suivez la trace… / M. Habi 73


­Reformuler, est-ce produire ? Pour qui ? Pour quoi ? Pour une reconsidération de l’activité résumante / J.-P. Bernié 85


Reformulez après le BIP / S. Dziombowski 103


Wikipédia ou la tentation du copier-coller / S. Michieletto-Vanlancker 109


Quoi qu’a dit ? A dit plein de choses / P. Heems 125


Autrement dit : quelques activités de reformulation / M.-M. Cauterman, C. Coget, N. Denizot, S. Dziombowski 137


La paraphrase au cœur du commentaire / B. Daunay 155


Transposer pour comprendre les textes / C. Mercier 197


Des nouvelles du livre pour la jeunesse : rêve ou cauchemar ? / É. Vlieghe 213

Éditorial

La pédagogie est un art de la répétition, entend-on souvent. L’idée est recevable si l’on conçoit la répétition dans ses multiples réalisations : de la récitation de l’énoncé d’un savoir, censée en faciliter l’appropriation, à la reformulation, qui fait bouger les lignes, sinon du savoir, au moins de son appréhension. La reformulation n’est pas une redite : elle engage une transformation. C’est pourquoi la reformulation – une des formes les plus élaborées de la répétition – est essentielle à l’acte pédagogique, dans l’élaboration du savoir à enseigner (programmes, manuels, ressources destinées aux professeurs…) ; dans la préparation de ses cours par l’enseignant ; dans le discours de l’élève (sur un texte, un savoir, les propos d’un autre) ; dans les interactions au sein de la classe… […]

Les coups de cœur d’Élizabeth Vlieghe – Printemps-été 2015

« Coups de cœur » DOCUMENTAIRES

Petites histoires des noms de rue de Thierry Delahaye, Flammarion Jeunesse, 2015. (Format poche).

Pour découvrir qui se cache derrière ces noms de rues au gré des promenades de Louis, douze ans, et de son Papi Stefanos. Bien connus des jeunes ou plus confidentiels, tous ces personnages revivent grâce à l’érudition du grand-père qui conte leurs exploits ou aventures à Louis. On apprend au passage comment les noms sont donnés, pourquoi et par qui ; intéressant à savoir en cette période où certaines municipalités débaptisent certaines rues dont les noms ne « leur reviennent pas » ! On remarquera également que la parité hommes-femmes est loin d’être une réalité même si à Paris (200 noms de femmes pour 6000 voies…), des efforts sont fournis pour féminiser les plaques !

« Coups de cœur » ACTUALITÉ

Une histoire à toutes les sauces de Gilles Barraqué, illustrée par G. Dorémus, Nathan, 2014. (Format poche).

L’hommage aux Exercices de style de R. Queneau figure en tête d’ouvrage et l’on se régale à la lecture de cette histoire, mise à soixante sauces, de chat essayant d’attraper un oiseau mais tombe à l’eau, racontée par une mère à sa fille qui hurle de rire… Tous les jeux sur les mots, la polysémie, les sonorités, les accents, les formes littéraires, etc. sont permis. Un ouvrage que ne renierait sans doute pas Yak Rivais et dont les enseignants feront leurs choux gras !

Tonton Zéro chouchou de la télé de Roland Fuentès, Mini Syros Roman, Syros, 2015.

Ludovic Lheureux alias Tonton Zéro s’est mis en tête de devenir le « chouchou » du public en participant au célèbre jeu du même nom, animé par Adrian Legendre-Parfait et entrecoupé de maintes annonces publicitaires. Contre toute attente, Tonton Zéro détrône Robert Patoulachet, tenant du titre depuis huit semaines. Les candidats étant choisis selon leur personnalité (comprenez selon leur démarche, leur manière de manger un œuf, de boire un verre d’eau ou de répondre aux questions …), la maladresse et les bévues de Ludo ont conquis le public qui l’a élu à l’unanimité ! C’est la célébrité : Tonton fait la une des journaux et squatte les plateaux de télévision jusqu’à ce que le public se lasse évidemment, le remplaçant par une autre figure : exit la popularité, il redevient anonyme et se remet à jouer au tennis plutôt que de s’affaler devant son poste.
Rémi, le neveu, est le narrateur de ce récit parodique très court, se gaussant des émissions de jeu et de télé-réalité, mettant en valeur l’illusion d’une gloire fabriquée et éphémère. Les deux personnages ont déjà été mis en scène dans d’autres opus.

54 contes des sagesses du monde entier de Jean Muzi, illustrations de F. Sochard, Flammarion Jeunesse, 2015. (Format poche).

Spécialiste de contes traditionnels, l’auteur livre ici un nouveau recueil au sein duquel se côtoient toutes les cultures, qui toutes recèlent des trésors de sagesse. Indispensable pour qui veut prôner la tolérance et le respect d’autrui, de ses traditions et de sa religion.

Le Secret d’Orbæ de François Place, Casterman Poche, 2015.

On ne présente plus l’auteur-illustrateur de ces magnifiques albums qui font rêver jeunes et moins jeunes grâce à ces pays si intensément imaginés qu’ils en deviennent réels à leurs yeux ; Les Derniers Géants (1992) restera à jamais un pur moment d’émotion pour moi ; de nombreux autres chefs d’œuvre ont vu le jour depuis dont L’Atlas des géographes d’Orbæ complété par Le Secret d’Orbæ comprenant deux volumes agrémentés d’un portfolio de dix-huit illustrations originales (2011). Casterman propose à présent les deux histoires parallèles de Cornélius et de Ziyara, qui, partis chacun de leur côté se rencontreront, s’aimeront et chercheront ensemble le merveilleux pays d’Orbæ. Un très beau texte mis à la portée de tous, malheureusement amputé de ses illustrations, ce qui se justifie évidemment par la modicité du prix.

À toute épreuve de Harlan Coben, traduit de l’anglais (États-Unis) par C. Arnaud, Pocket Jeunesse, 2014.

Ce troisième opus des aventures de Mickey Bolitar, tout en confrontant le héros à de nouvelles intrigues, poursuit la quête du personnage quant à la disparition de son père. Alors que l’ouverture du cercueil révèle que ce dernier a été incinéré avec l’accord de sa femme, Mickey bouleversé trouve un dérivatif en essayant d’aider Ema à rechercher son petit ami virtuel, Jared Lowell, qui ne s’est pas présenté au rendez-vous qu’ils se sont fixé. Essayant toujours de se faire reconnaitre et d’être réellement intégré à son équipe de basket, il est également confronté à la disparition de deux joueurs vedette. Aidé de Spoon, toujours cloué sur son lit d’hôpital, et de Rachel dont il a reconquis l’amitié, Mickey retrouve Jared et découvre qui se cachait derrière celui-ci ; les quatre amis dénouent également les fils d’une sombre histoire de dopage, tandis que Mickey, malgré les réticences des membres d’Abeona, cerne davantage le passé de ses parents, ce qui le mènera à la vérité quant à la disparition de son père.
Une intrigue aux multiples rebondissements, au cours de laquelle les personnages progressent dans la connaissance d’eux-mêmes et de l’âme humaine parfois bien retorse. Mickey, fan de basket, découvre à cette occasion que sport et dopage font bon ménage.
Les deux tomes précédents existent déjà au format poche chez Pocket.

Retrouvailles à Versailles d’Anne-Marie Desplat-Duc, Flammarion, 2015.

A l’occasion de la sortie du quatorzième et dernier tome des « Colombes du Roi-Soleil », Flammarion publie une édition limitée dédicacée par l’auteur. C’est la fin d’une aventure qui aura duré dix ans : le mariage de l’une d’entre elles, Louise, est l’occasion de réunir les amies de Saint-Cyr et de connaitre encore de nombreuses émotions. Cet ouvrage ravira tou(te)s les passionné(e)s du Grand Siècle ; un site dédié entretient la flamme ; déjà onze tomes parus au format poche (les tomes 1 et 9 ont été présentés dans le numéro 52 de Recherches).

Quatre filles et un jean pour toujours d’Ann Brashares, Pôle Fiction, Gallimard, 2014.

Autres retrouvailles, celles de Tibby, Lena, Carmen et Bridget, les héroïnes de la série Quatre filles et un jean (4 tomes). Les années ont passé : les filles, devenues adultes, sont confrontées aux aléas de la vie professionnelle, amoureuse et familiale pour certaines. Leur amitié perdure, aussi se réjouissent-elles lorsque Tibby qui vit à présent en Australie leur envoie des billets d’avion pour des retrouvailles en Grèce. Elles ignorent à quel point le rendez-vous sera différent de ce qu’elles avaient imaginé ni combien leur vie en sera chamboulée à jamais. Dix ans après Le dernier été, l’auteure confronte ses personnages aux grandes questions de la vie, sans céder à la facilité.

Quelques nouveautés
du côté des éditeurs et des collections

Gallimard Jeunesse rénove sa collection « Des enfants comme moi » en publiant (2015) trois tomes documentaires, rééditions de titres plus anciens : Fêtes autour du monde de B. et A. Kindersley, Écoles autour du monde (Collectif) et Religions autour du monde de Laura Buller, ce dernier titre étant particulièrement intéressant vu l’abondance de conflits religieux dans le monde actuel. Chaque double page, consacrée à un thème, un point ou un pays particuliers, est abondamment illustrée de photos, dessins, cartes, croquis, entrecoupés par le témoignage d’enfants du monde entier et des explications concrètes sous forme de reportages.

Nathan de son côté inaugure en 2015 une nouvelle collection « Petites histoires de l’HISTOIRE », petits ouvrages de 64 pages au prix de 4,95 euros, rédigés par Hélène Montardre et illustrés par C. Chapron, destinés, selon les termes de l’éditeur, à « vivre l’Histoire comme une aventure ». Quatre titres parus ou à paraitre pour l’instant : Vercingétorix contre Jules César, La prise de la Bastille, Le voyage de Christophe Colomb et Catastrophe à Pompéi mettent en scène un jeune héros dans chaque contexte historique précis. Facile et agréable à lire.

En écho de la chronique du numéro 62 « RÊVE OU CAUCHEMAR ? » : pour rêver (ou cauchemarder) encore un peu d’ici quelques mois…

Mauvais rêve, Christian Léourier, Autres Mondes, Mango, 2006.
Aussi libres qu’un rêve, de Manon Fargetton, Autres Mondes, Mango, 2006.
Dans tes rêves, de Johan Héliot, Ragot Thriller, 2013.
La cité de l’ombre et Le peuple d’en haut, Jeanne Duprau, Folio Junior, 2004 et 2005.
La révolte des coloriés et Le secret des coloriés, Alexandre Jardin, Folio Junior, 2004.
Billy Elliot, Melvin Burgess, Folio Junior, 2001.
Rêve de foot, Paul Bakolo Ngoi, Folio Junior, 2004.
Blues en noir, Hubert Ben Kemoun, Tribal Flammarion, 2001.
Gazelle, Hubert Ben Kemoun, Tribal Flammarion, 2007.
Victoria rêve, Timothée de Fombelle, Gallimard Jeunesse, 2012.
Le livre de Perle, Timothée de Fombelle, Gallimard Jeunesse, 2014.
Le miroir brisé, Jonathan Coe, Gallimard Jeunesse, 2014.

N° 61 – ÉCRIRE

Commencer à écrire, apprendre à écrire et à réécrire, continuer d’apprendre à écrire, écrire pour apprendre : l’« écrire » comme processus est au centre de ce numéro. Les articles s’intéressent aux apprentissages multiples corrélés à l’écriture. Écrire à l’école, c’est, entre autres, mettre en jeu des postures disciplinaires. Du côté de l’enseignement, concevoir des démarches d’apprentissage suppose de prendre en compte la complexité du processus et d’en assumer les tensions et paradoxes. Par exemple celui-ci : si l’écriture réussie est une écriture investie, comment aider les élèves à investir des écrits qui doivent avant tout répondre à des normes scolaires ? Ces questions, et d’autres, se posent et se travaillent à tous les niveaux, des premières classes élémentaires à l’université.

Le numéro est disponible aux Presses Universitaires du Septentrion. Les articles sont téléchargeables sur cette page.

Sommaire

L’écriture argumentative au Bac Pro et en BTS : qu’en disent les élèves ? / Franck Luczak, Isabelle Delcambre 7


« Le sujet de réflexion du brevet et la dissertation, c’est un peu pareil ! » / Malik Habi 33


Jihane et les rédactions / Marie-Michèle Cauterman 49


Quelles pratiques d’enseignement de l’écriture en début de cours préparatoire ? / Bernadette Kervyn, Jérôme Riou, Armelle Roderon, Jean-Charles Chabanne 71


Cinq pratiques pour favoriser la motivation et la réussite des élèves en écriture / Valérie Lessart, Frédéric Guay, Érick Falardeau, Pierre Valois, Stéphanie Langlois 97


« Au fond, quand mon texte change, je change aussi. » / Dominique Morizot 117


Écrits intermédiaires et commentaire au lycée : écrire et réécrire pour bien commencer / Christine Dupin 131


L’écriture d’invention, ou l’écriture en liberté surveillée / Corinne Souche 149


L’écriture d’invention : une histoire de connivence / Catherine Mercier 167


Les ateliers d’écriture : d’un amour pour les ornithorynques et de quelques autres effets personnels / Christophe Fourvel 187


Introduire des étudiants à la compréhension de discours universitaires : quand des étudiants écrivent pour comprendre / Isabelle Delcambre 195

Des nouvelles du livre pour la jeunesse : la Grande Guerre (2) / Élizabeth Vlieghe 215

Éditorial

Concevoir des tâches scolaires puis accompagner les élèves dans la réalisation de ces tâches est l’une des facettes du métier d’enseignant. Quelle démarche mettre en place pour qu’un élève entre dans la lecture d’une œuvre ? Comment aider les élèves à progresser dans l’écriture d’un texte ou à présenter un exposé oral ? Dans toutes ces situations, l’enseignant – comme l’élève – a besoin d’outils. C’est une notion ambigüe que cet outil sur lequel s’interroge ce numéro de la revue Recherches en ouvrant les trousses, les cartables, les tiroirs, les armoires, en regardant les tableaux, les murs de la classe, les écrans, en explorant les espaces virtuels, pour examiner les outils, ouvrages, matériaux, instruments que convoquent les tâches scolaires […]

N° 60 – OUTILS

Révolution numérique oblige, la notion d’outil est souvent associée aux outils informatiques, TBI, Web social, plateformes d’enseignement à distance etc. Mais, du crayon au manuel, ce numéro de Recherches s’intéresse aussi aux outils traditionnels et aux outils conceptuels propres à l’enseignement du français. Il interroge les interactions enseignants/outils/élèves à tous les niveaux de la scolarité, de l’école à l’Université. Il s’agit notamment de se demander en quoi les besoins didactiques amènent à privilégier tel ou tel outil, et pour quels usages, et en quoi l’outil lui-même peut induire – ou non – une posture d’enseignement différente. Sans oublier la question de l’appropriation de l’outil – qu’il soit issu de la sphère scolaire ou extrascolaire – par l’enseignant comme par l’élève.

Ce numéro est disponible aux Presses Universitaires du Septentrion. Les articles sont téléchargeables sur cette page.

Sommaire

R60 1Enseigner à distance dans un master MEEF / N. Denizot 7


R60 2Se servir de la carte mentale pour entrer dans l’écriture / B. Kervyn, J. Faux, V. Billon 25


R60 3TBI, niveau 1 / S. Michieletto-Vanlancker 49



R60 4Outils numériques, continuités et ruptures entre pratiques scolaires et pratiques personnelles / C. Fluckiger 57


R60 5La révolution pédagogique est à gauche au fond de l’armoire / P. Heems 69


R60 6Le web social au service de tâches d’écriture / F. Mangenot, T. Soubrié 89


R60 7Vous avez pas un mouchoir ? / M.-M. Cauterman, Malik Habi 111


R60 8Informer sur les manuels scolaires, une mission délaissée par l’Éducation Nationale / M.-L. Elalouf, N. Bois-Masson


R60 9Le plan de travail, un outil d’individualisation / F. Bureau 137


R60 10C’est l’histoire de… mon carnet de lecteur / S. Piot 151


R60 11Objets du quotidien et matériaux scolaires : la trousse à outils d’élèves de CM2 / F. Azria 175


R60 12Les affiches dans les classes : ce qu’en disent les élèves / M. Dufour 195


R60 13De quelques outils informatiques et de leurs usages personnels vers la classe / C. Charlet 211


R60 14Des nouvelles du livre pour la jeunesse : la Grande Guerre / É. Vlieghe 221

Éditorial

Concevoir des tâches scolaires puis accompagner les élèves dans la réalisation de ces tâches est l’une des facettes du métier d’enseignant. Quelle démarche mettre en place pour qu’un élève entre dans la lecture d’une œuvre ? Comment aider les élèves à progresser dans l’écriture d’un texte ou à présenter un exposé oral ? Dans toutes ces situations, l’enseignant – comme l’élève – a besoin d’outils. C’est une notion ambigüe que cet outil sur lequel s’interroge ce numéro de la revue Recherches en ouvrant les trousses, les cartables, les tiroirs, les armoires, en regardant les tableaux, les murs de la classe, les écrans, en explorant les espaces virtuels, pour examiner les outils, ouvrages, matériaux, instruments que convoquent les tâches scolaires. […]

N° 59 – RÉCITS

Les récits sont partout à l’école, et ce bien au-delà de la discipline « français », tout en résistant aux définitions : qu’il soit au singulier ou au pluriel, les contours scolaires de l’objet restent flous et même fluctuent. Ce numéro de Recherches part donc d’une définition minimale : faire un récit, c’est raconter une histoire, à l’écrit, à l’oral voire en images. Et il explore quelques implications didactiques, à plusieurs niveaux scolaires et en formation d’enseignants, qu’il s’agisse de développer la connaissance des récits ou d’apprendre par des récits. En essayant de ne jamais oublier, dans les démarches proposées ni les analyses envisagées, qu’il y a aussi du plaisir à inventer ou entendre des récits.

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Sommaire

Écrire des récits pour interroger la notion de récit / C. Charlet­ 7


Du récit d’expérience au récit de fiction : un exemple d’activité narrative dans une classe de petite et moyenne section de maternelle / V. Boiron 19


L’angoisse du conteur au moment du récit / P. Heems 37


Lire des histoires ou comprendre des textes ? Le(s) récit(s) enseigné(s) au fil des cycles / C. Ronveaux, A. Soussi 45


Et maintenant on va où ? – Vers le récit cinématographique » / M. Habi 59


Raconte-moi comment tu réfléchis.  Quand le prof de français s’invite en cours de mathématiques / S. Michieletto 77


Quel rôle joue la notion de récit pour construire des compétences de lecture écriture en seconde ? / C. Charlot 93


Apprendre le récit au collège / J.-F. Inisan 113


Les ailes du récit / B. Daunay, M. Lusetti 135


Des nouvelles du livre pour la jeunesse : vivre en Chine / É. Vlieghe 173

Éditorial

Il y a fort longtemps déjà, la revue Recherches avait consacré un numéro au « Récit ». Le titre était alors au singulier : le récit se posait comme une notion omniprésente à l’école mais très peu interrogée. Avec assurance, la revue s’était emparée de ce qui paraissait alors un objet disciplinaire traditionnel, comme naturel, avec l’idée qu’il était possible d’en préciser la définition, d’en affiner la formalisation, d’en améliorer l’enseignement. Et pourtant, les contours de cet objet scolaire restaient malgré tout assez flous, le mot récit rassemblant, au fond, tout ce qui pouvait se raconter, à l’écrit ou à l’oral, mais assez nettement du côté du fictionnel. […]

N° 58 – LIRE ET COMPRENDRE

Apprendre à lire… Tout un programme, de l’école à l’université. Lire sans comprendre, ce n’est pas lire. À chaque étape de l’apprentissage de la lecture, il y a pour l’élève des sauts à accomplir : passer de la lecture des syllabes à la lecture du mot, de la lecture accompagnée à la lecture individuelle, de la lecture des détails à la compréhension de l’ensemble, de la lecture d’un roman à son utilisation en contexte scolaire, etc. Dans ce parcours, l’élève peut douter, se perdre, renoncer ; quant à l’enseignant, il peine à comprendre ce que ne comprend pas l’élève. À travers les analyses, propositions de démarches, propos d’élèves, ce numéro met le doigt sur une difficulté centrale de notre enseignement : la définition de « ce qu’il y a à comprendre » dans les textes.

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Sommaire

58-1« Pour comprendre un texte, déjà il ne faut pas en avoir peur. » Paroles d’élèves sur la compréhension / M. M. Cauterman 9


58-2Enseigner la compréhension à l’école élémentaire : des résultats de recherches à la conception d’un outil didactique / R. Goigoux, S. Cèbe 29


58-3Comment Oscar comprend le chapitre à lire sans le lire / I. Delcambre 47


58-4Mes élèves de troisième face au nouveau brevet / S. Michieletto 67


58-5Lectures cursives au lycée : comprendre, voire faire semblant / M. Beauvois 89


58-6Améliorer sa compréhension de la littérature de jeunesse en explorant les classiques / S. Piot 109


58-7Le texte, le lecteur, le maitre et les autres / F. Quet 131


58-8La plus petite lecture à comprendre / P. Heems 143


58-9Articuler compréhension en lecture et travail du code au CP / N. Audoin-Latourte 151


58-10Petites lectures pour petits lecteurs / S. Dziombowski 167


58-11Introduire des étudiants à la compréhension de textes universitaires / I. Delcambre 177


58-12Mieux lire et comprendre : regards sur le vocabulaire / M. Bonnevie-Tessier 199


58-8Des nouvelles du livre pour la jeunesse : la beauté, une dictature ? / É. Vlieghe 215

Éditorial

Après avoir exploré les marges du cours de français dans le précédent numéro L’Extrascolaire à l’école, Recherches se replonge au cœur de la discipline dans cette nouvelle livraison Lire et Comprendre. Dans le numéro 19, Comprendre, la revue s’interrogeait déjà sur la complexité de l’usage de ce verbe qui, en contexte scolaire, s’accompagne le plus souvent de la négation : l’incompréhension de l’élève, c’est l’élève qui ne comprend pas, c’est aussi l’enseignant qui ne comprend pas ce que ne comprend pas l’élève.
Cette fois, c’est plus précisément la compréhension du texte écrit qui nous intéressera et ce n’est sans doute pas cette centration sur la compréhension en lecture qui atténuera la complexité du thème, […].

N° 57 – L’EXTRASCOLAIRE À L’ÉCOLE

L’école n’est pas un sanctuaire. L’élève y vient avec son vécu d’enfant et l’institution elle-même fait entrer dans l’école des objets extrascolaires ou fait sortir les classes (théâtre, cirque, cinéma, musée, etc.). L’évolution des injonctions officielles et des partenariats est de ce point de vue riche d’en­seignements.
Ce numéro de Recherches interroge ainsi les inter­férences et/ou interactions entre le scolaire et l’extra­scolaire au regard des apprentissages en classe de français. Quelle place pour la sphère privée de l’enfant dans sa vie d’élève – notamment à l’école pri­maire ? Et quelle place dans les activités propres à la dis­cipline, comme l’écri­ture ? Comment penser, par ailleurs, la convocation d’objets extrascolaires, dans le monde de l’école ? Et pour construire quels savoirs ?

Le numéro est disponible aux Presses Universitaires du Septentrion. Les articles sont téléchargeables sur cette page.

Sommaire

57-1Choses vues  /  P. Heems 9


57-2L’enseignement du français aux frontières de l’extrascolaire  /  A. Dias-Chiaruttini 23


57-3Radio et presse au lycée : des activités extrascolaires ?  /  C. Mercier, J.-P. Rausch 41


57-4L’informatique, chemin faisant  /  S. Michieletto 69


57-5Le quoi de neuf : un lieu où l’enfant devient élève, où l’objet du quotidien entre dans le monde scolaire  /  F. Bureau 75


57-6Qu’est-ce que j’enseigne ? Quelques questions autour d’un atelier théâtre réalisé dans le cadre de l’expérimentation « Cours le matin, sport l’après-midi »  /  C. Coget 95


57-7« Qu’est-ce qu’on va faire au tribunal, Monsieur ? »  /  M. Habi 125


57-8Apprendre à visiter, visiter pour apprendre ?  /  F. Bertot 145


57-9La visite scolaire au musée comme objet de construction du chercheur  /  C. Cohen-Azria 159


57-10Des nouvelles du livre pour la jeunesse : manger un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout…  /  É. Vlieghe 171

Éditorial

Quatre dinosaures, La femme couchée de F. Léger, la casquette de Valentin, le musée du Quai Branly, un baume magique, le Mont-Saint-Michel : ce numéro de Recherches s’intéresse aux frottements entre le cours de français et l’extrascolaire, c’est-à-dire potentiellement… le reste du monde. Après s’être intéressée, dans le n° 37 « Français et interdisciplinarité », aux liens entre la discipline français et les autres disciplines, puis, dans le n° 52 « Programmes, Programmations », à la jungle des dispositifs greffés, ces dix dernières années, sur la scolarité en général et sur le cours de français en particulier, la revue poursuit et élargit son exploration des frontières en observant les zones de contact entre école et extrascolaire et les sources d’apprentissages qu’elles peuvent constituer : […].

N° 56 – LES DISCOURS EN CLASSE DE FRANÇAIS

Types de textes, formes de discours, genres de textes : que recouvrent ces oscillations terminologiques ? Les types de textes et les formes de discours ont disparu, presque à demi-mot, des derniers programmes de français de l’école élémentaire (2008), du collège (2008) et du lycée (2010), alors pourquoi s’y intéresser ? C’est que ces objets, même s’ils sont désormais estimés hors-sujet par l’Institution, ne sont pas pour autant hors d’usage pour les praticiens, chercheurs et enseignants confondus. La recherche continue de s’y intéresser en les affinant sans cesse. Et c’est dans la mesure où ces catégorisations peuvent aider l’enseignant à penser les apprentissages que Recherches y consacre ce numéro.

Le numéro est disponible aux Presses Universitaires du Septentrion. Les articles de ce numéro sont téléchargeables sur cette page.

Sommaire

R56-1Discursivité, généricité et textualité / J.-M. Adam 9


56-2Le discours publicitaire ou le mélange des genres / S. Dziombowski 29


56-3Varier les discours pour réussir l’entretien de l’épreuve anticipée de français / M. Beauvois 53


56-4Didactique du français et discours / Y. Reuter 67


56-5Rédiger le portrait d’une femme cultivée au siècle des Lumières… / C. Mercier 77


56-6Genres de discours, objets du monde et modes d’organisation des connaissances / V. Boiron 95


56-7Les images racontent-elles à l’école ? / M. Habi 115


56-8La scolarisation de l’argumentation dans l’enseignement secondaire / N. Denizot 135


56-9Argumentation et dissertation / F. Darras, B. Daunay, I. Delcambre, M.-P. Vanseveren 149


56-10Indignes, indignités, indignés : la construction argumentative de l’indignation / C. Plantin 163


56-11Des nouvelles du livre pour la jeunesse : fille ou garçon ? (deuxième volet) / É. Vlieghe 183

Éditorial

Avec cette nouvelle livraison, on pourra s’étonner du choix de Recherches de s’intéresser à des objets aussi désuets que les types de textes et les formes de discours. En effet, pourquoi s’intéresser encore aujourd’hui à ces objets quand ceux-ci ont disparu, presque à demi-mot, des derniers programmes de français de l’école élémentaire (2008), du collège (2008) et du lycée (2010) ? C’est que ces objets, même s’ils sont désormais estimés hors-sujet par l’Institution, ne sont pas pour autant hors d’usage pour les praticiens que nous sommes, chercheurs et enseignants confondus, puisque […].

N° 55 – BROUILLONS

Ce numéro se propose de débrouiller la notion de brouillon en l’éclairant du point de vue théorique, tant par le biais de l’histoire de la notion et de ses acceptions, que par celui des nombreux champs d’études en présence. Les analyses de réécritures permettent de mesurer à quel point le brouillon peut parfois devenir contre-productif. Ce que disent de leurs pratiques les élèves et les étudiants, ou encore les analyses de « brouillons » conduisent aussi à se méfier de toute prescription simplificatrice et réductrice.
Les propositions de travail tentent donc, ici, de prendre en compte la complexité et la diversité des brouillons : brouillon oral/écrit, individuel/collectif, sur transparent/sur feuille A3/sur ordinateur, avec des couleurs des chiffres, des flèches, des phrases ou des mots ; réécritures ponctuelles, partielles, écrits intermédiaires… En enseignement spécialisé, au collège et au lycée.

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Sommaire

55-1Les écrits « intermédiaires » au-delà du brouillon  /  J.-C. Chabanne 7


55-2Le brouillon qui tue  /  F. Darras 21


55-3« Monsieur, je peux demander la publication ? »  /  C. Charlet 31


55-4Brouillons et apprentissage de la dissertation en classe de seconde  /  C. Mercier 45


55-5La question du support dans les apprentissages : le cas du « Grand Brouillon »  /  F. Le Goff 65


55-6Clarifier, embrouiller, inventer, brouillonner  /  C. Doquet 89


55-7Brouillons, brouillard, brouilles et débrouille  /  P. Heems 101


55-8Insupportable brouillon ?  /  S. Michieletto 109


55-9Les étudiants et la réécriture  /  I. Delcambre 125


55-10Le groupe, le déluge et le transparent  /  M.-M. Cauterman 145


55-11Ce qu’ils font et ce qu’ils en disent  /  F. Darras, I. Delcambre 169


55-12Des nouvelles du livre pour la jeunesse : fille ou garçon ?  /  É. Vlieghe 205

Éditorial

Tout est bon dans le brouillon.
En 1989, l’éditorial du numéro 11 de Recherches, intitulé Brouillons, ratures, notait déjà l’existence de ce « leitmotiv pédagogique de l’enseignant de français : “Il faut faire un brouillon” […] affirmé sur le mode de l’évidence ». C’est que le brouillon, tout brouillon qu’il soit, est un objet étrangement rassurant et consensuel. Il est convoqué dans des discours axiologiquement opposés, qui s’entendent cependant pour poser l’importance du brouillon, tout en justifiant cette nécessité sur des principes très divers. […]

N° 54 – ORAL, ÉCRIT

Le numéro se propose de réfléchir à la manière dont les échanges entre paroles et écriture, voix et symboles peuvent permettre de comprendre et de construire sa pensée. Il interroge les préjugés attachés à cette dichotomie supposée entre écrit et oral pour mieux révéler les interactions variées et complexes qui au contraire les relient. Comment penser les différences et les complémentarités entre langue écrite et langue orale sans les hiérarchiser ? pour quelles articulations en matière de lecture et d’écriture ? pour quels apprentissages ? Le large éventail des dispositifs proposés tient compte aussi de la variété des situations d’oral et de leur mise en œuvre au sein de la classe : le travail de groupe, la dictée dialoguée ou négociée, la dictée à l’adulte, l’oralisation de textes, etc. Le numéro fait état de ces propositions, en maternelle , en enseignement spécialisé, au collège et au lycée.

Le numéro est disponible aux Presses du Septentrion. Les articles sont téléchargeables sur cette page.

Sommaire

54-1Comment penser les relations oral/écrit dans un cadre scolaire ?  /  I. Delcambre 7


54-2Interactions et morphologie grammaticale écrite à l’école primaire  /  J. David, L. Dappe 17


54-3La dictée négociée  /  S. Michieletto 33


54-4Un dialogue sans fin : la dictée dialoguée encore et toujours…  /  M. Habi 41


54-5La dictée à l’adulte : des situations variées sollicitant de nombreuses capacités langagières en maternelle  /  S. Ducoulombier Tourret 55


54-6Apprendre à lire pour apprendre à parler à l’enfant dysphasique  /  M. Touzin 79


54-7Ces enfants qui devaient gravir la montagne du loup  /  P. Heems 85


54-8Maitrise de la langue : quelques réflexions  /  R. Hassan 97


54-9Entre écrit et oral dans des classes de mathématiques  /  D. Lahanier-Reuter 107


54-10Activités autour des homophones pour (ré)concilier oral et écrit  /  S. Dziombowski 119


54-11Améliorer ses écrits grâce à la voix  /  J. Nutten 133


54-12Plumes et pinceaux. Activité orale autour des « Phares » de Baudelaire  /  C. Souche 137


54-13« Dire sur son faire ». Objet d’étude et moyen d’analyse de l’entrée des élèves dans l’écrit  /  M. Kreza 145


54-14Le travail de groupe : comment faire ?  /  M.-M. Cauterman 167


54-15Des nouvelles du livre pour la jeunesse : l’enfant/adolescent espion (2)  /  É. Vlieghe 179

Éditorial

« Oral, écrit », c’est ainsi que s’intitule cette nouvelle livraison de Recherches. Mais cela aurait pu tout aussi bien être « Écrit, oral », car le cœur de ce numéro réside dans l’interaction entre ces deux termes et non dans la hiérarchie qui pourrait articuler l’un au-dessus de l’autre. Ce numéro se propose en effet de réfléchir à la manière dont les échanges entre paroles et écriture, voix et symboles peuvent permettre de comprendre et de construire sa pensée. […]

 

N° 53 – LEXIQUE VOCABULAIRE

Le lexique et le vocabulaire sont au cœur des nouveaux programmes depuis 2007. Leur apprentissage s’y inscrit dans une logique de capitalisation par accumulation répétée, logique que le numéro se propose d’interroger et de déconstruire. Quelles alternatives à la « leçon de mots » ? Quels principes d’action peuvent guider un enseignement efficient du lexique ? Comment concilier les problématiques didactiques complexes liées à cet apprentissage et les impératifs pédagogiques ? En lecture, comment articuler compétences lexicales et culturelles ? En production écrite ou orale, le numéro propose des analyses et des démarches pour favoriser le réemploi lexical au primaire, au collège, au lycée, à l’université ou en français langue seconde.

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Sommaire

Comment favoriser le réemploi lexical ?/ A. Sardier, F. Grossmann 9


Pêlemêle lexical : le vocabulaire au lycée / C. Mercier 35


Deux-trois mots pour la classe de troisième / M. Habi 55


Le problème de la framboise / P. Heems 71


(In)compétences lexicales et culturelles des jeunes lecteurs d’œuvres patrimoniales / B. Louichon 77


Travailler sur le vocabulaire ? Oui, mais pas selon Bentolila / É. Charmeux 87


Deux exercices pour s’approprier des mots / S. Michieletto 95


Quelle évaluation du vocabulaire en production écrite ? Un exemple : les verbes de parole / F. Charles 111


Le lexique est-il une difficulté pour les étudiants ? / I. Delcambre 123


Enseigner les verbes de déplacement pour l’écriture de récits : de l’analyse de besoins à la mise en place d’activités en classe de CM2 / C. Garcia-Debanc, A. Chourau 139


Expérimentation d’une ingénierie didactique pour l’enseignement/apprentissage  du lexique verbal en français langue seconde pour des élèves nouvellement arrivés en France placés en dispositif d’accueil / B. Touillet 159


Des nouvelles du livre pour la jeunesse : l’enfant/adolescent espion (1) / É. Vlieghe 179

Éditorial

Il y a une sorte de loi naturelle qui régit les thématiques qui font l’objet d’un numéro dans Recherches : une thématique traitée dans un numéro de la revue a souvent vocation à être traitée une seconde fois au moins dans un numéro ultérieur. Ainsi, le numéro 48, Enseignement de la langue, fait écho au numéro 20, Langue ; le numéro 36, Difficultés de lecteur, fait écho au numéro 17, Le mal de lire ; et l’on pourrait encore relever bien d’autres récurrences qui font aussi la cohérence de notre ligne éditoriale. Mais le thème de ce numéro est pour nous inédit et ce n’est pas un hasard. […]