Violences ordinaires des institutions sur l’individu (élève, enseignant, parent) ; violences des valeurs non partagées (le passage 3e/2nde et la découverte d’un nouveau monde, où l’on découvre qu’appliquer une consigne d’écriture ne suffit pas à séduire le professeur), violence de la culture que le professeur/l’élève vit comme étrangère, violence de l’écrit sur l’oral, violence de la distance entre qui enseigne et qui apprend. Comme à l’habitude, les articles portent sur le collège, le LEGT et le LP, les classes spécialisées de l’école élémentaire, et même la formation initiale des enseignants !
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Sommaire
Chronique de la violence ordinaire / P. Heems 9
Le « choc » de la seconde : une épreuve scolaire inégalement répartie / A. Barrère 15
Isabelle et Guillaume ou quand l’écriture devient violence / D. Fabé 29
Moi, je suis un gitan / M. Dépret 39
Des Rebeus, des Chinois, du Petit Larousse et de l’évaporation / F. Teillard 45
« En seconde, on ne fait plus de français, Madame, on fait des lettres » / M.-M. Cauterman, I. Delcambre, C. Mercier 53
Petites violences ordinaires / F. Darras, M.-P. Vanseveren 83
La vie rêvée du lycée professionnel / M. Calonne 89
L’apprentissage de la dissertation littéraire en première technologique / C. Mercier 101
Nadège ou les infortunes de l’écriture / I. Delcambre, N. Denizot 115
Je n’ai aucune autorité / S. Suffys 143
Culture de l’écart / M.-M. Cauterman, M. Habi 169
Le « prof » et son image : le portrait de Dorian Gray / L. Godbille 183
De la posture de l’élève à l’imposture du professeur : l’indifférence était presque parfaite / O. Grimbert 191
Un projet pour « en sortir » : une expérience de travail en commun autour de la presse… et d’autres choses / M. Bertoncini, S. Polomé 197
Ta mère à l’école / P . Heems 207
Des parents, des enseignants font des histoires : croire le monde à son image / M.-F. Desprez 213
Violence verbale : besoin de différer, pour entendre leur souffrance / C. Desbiens 225
Des nouvelles du livre pour la jeunesse : Violences (physiques, verbales, psychologiques, symboliques…) à l’école / É. Vlieghe 231
Éditorial
Violence des banlieues, du métro, de la guerre, des médias et des sorties d’école. Incivilités et sauvageons. Il y aurait les agresseurs et les agressés. Ceux qui mettent en danger et ceux qui sont en danger. Un monde où celui qui est désigné comme violent, serait nécessairement l’autre, si différent de moi que je ne peux en aucun cas m’identifier à lui. Monstrueux comme Dutroux. Dit autrement, d’un côté il y aurait les bons, de l’autre les mauvais. Pour les séparer, le fossé d’un acte évidemment violent. Au cœur de cette représentation manichéiste, l’école devrait redevenir le sanctuaire qu’elle est supposée avoir naguère été. Lieu d’une paix construite dans des parenthèses qui la bétonnent : quelques barrières qui en protègent les accès contre d’éventuelles irruptions seraient le symbole de cette suspension. Toute violence en serait éradiquée pour qu’en toute quiétude les élèves puissent enfin apprendre. Ou plus exactement pour qu’en toute quiétude les enseignants puissent enfin enseigner, sans en être empêchés par les élèves. Avec neutralité, objectivité et impartialité.
Mais c’est oublier que la violence est inhérente à l’école. […]