N° 36 – DIFFICULTÉS DE LECTEURS

Quelles réalités se cachent derrière le trop fameux « ils ne savent pas lire » ? À la différence du n° 17, ce numéro est davantage centré sur l’apprenant et il est serti de multiples portraits de non-lecteurs mais aussi de lecteurs, pour essayer de mieux cerner la diversité des modes d’appropriation de l’écrit et des conditions qui rendent cette appropriation possible, parmi lesquelles la peur d’apprendre et le rôle de la médiation culturelle. Diversité également des publics évoqués puisque les difficultés ou les horizons de lecture présentés sont, entre autres, celles d’élèves d’école primaire, de 6e en REP, de BTS en chaudronnerie, d’un étudiant en faculté de lettres ou de détenus de la prison de Loos. Des activités qui cherchent, modestement mais résolument, à inventer pour s’adapter à ces diversités.

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Sommaire

Je fais comme s’ils savaient lire  /  M.-M. Cauterman 9


Je fais comme s’ils ne savaient pas lire  /  D. Fabé 23


Les difficultés de lecture au collège : quelques interrogations  /  B. Daunay 51


Difficultés scolaires en 6e de REP: identification et remédiations  /  D. Crunelle, C. Damarey, L. Plancq 73


Mathieu ou le ROC imperméable : lecture en BTS  /  C. Coget 91


Diminuer la peur d’apprendre: le rôle de la médiation culturelle  /  S. Boimare 109


Lecture, Culture et / ou la vraie vie. Lire ou vivre des livres. Vive la lecture / vivre la lecture  /  S. Suffys 119


Un peu de temps  /  F. Leclerc du Sablon 139


Ne sait pas lire ! Félicitations  /  P. Heems 159


Mes lecteurs de troisième d’insertion  /  L. Godbille 167


Lire au petit se né pas super, c’est manifique !  /  M. Cousin, F. Gagneuil 179


Des histoires de malentendus  /  F. Darras, M.-F. Desprez 191


Des nouvelles du livre pour la jeunesse : Le clonage  /  É. Vlieghe 201

Éditorial

Le présent numéro évoque les difficultés de lecteurs. Difficultés de lecteurs et non pas difficultés de lecture : pourquoi cette nuance ? Simplement pour concentrer notre attention sur l’apprenant. Mais ce n’est pas parce que nous évoquons ici ces élèves (qu’ils soient à l’école, au collège ou au lycée) pour qui la lecture peut poser problème et qui donc nous posent problème à nous, enseignants, que l’intégralité des articles sera consacrée aux non-lecteurs. À la différence du numéro 17 de la revue, clairement orienté, celui-là, vers l’enseignement spécialisé et la pédagogie du soutien, les élèves dont nous parlons ici ne sont pas forcément des élèves en grande difficulté et certains sont même réputés bons élèves. L’objet de ce numéro de Recherches n’est donc pas l’illettrisme. Cela ne veut pas dire pour autant que nous nions l’existence d’élèves en très grande difficulté voire totalement non-lecteurs au sein du système scolaire.
Cependant l’existence de ces élèves ne doit pas occulter celle de tous les autres. Ceux qui sont trop souvent rapidement catalogués comme ne sachant pas lire parce qu’ils nous posent des problèmes d’enseignement et qui pourtant maitrisent de réelles compétences de lecteur.
Posons plutôt que les lecteurs en difficultés sont des personnes et que chacun d’entre eux est un cas particulier qu’il n’est pas opportun de noyer dans un discours globalisant. Le trop fameux « c’est affreux, ils ne savent pas lire ! » […]