N° 76 – EXPLICATION

Expliquer (et réexpliquer) est une des activités ordinaires de l’enseignant, qui lui assigne l’objectif d’aider l’élève à comprendre une consigne, une notion, un texte, etc. Outre des réflexions sur les frontières entre explication, argumentation et justification, le numéro interroge les enjeux et les limites des explications en termes d’apprentissage. Qu’en est-il des explications attendues des élèves, à l’oral comme à l’écrit, et de la maternelle à l’université ? Quel intérêt peuvent présenter les échanges entre pairs ? Les analyses et démarches d’enseignement proposées envisagent la notion d’explication à la fois comme un outil et un objet d’apprentissage. On y trouvera aussi des paroles d’élèves et un éclairage historique sur la traditionnelle « explication de texte ».

Le numéro est disponible aux Presses universitaires du Septentrion.

Sommaire

Paroles d’élèves sur l’explication
Marie-Michèle Cauterman, Hélène Le Levier

Pour une approche pragma-énonciative et interdisciplinaire de la notion d’explication à l’heure des discours complotistes
Alain Rabatel

Autour de l’explicatif : un système de concepts à distinguer
Jean-Michel Adam

Expliquer, c’est mentir un peu
Patrice Heems

L’explication de texte en 2019 : ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre
Laetitia Perret

Le coin délicieux… Ou l’amorce du commentaire littéraire en 2de
Corinne Souche

Écrire un discours : tout un art
Catherine Mercier, Anne Roucou-Delaval

Expliquer pour réputer, intriguer pour comprendre. Des instruments d’enseignement en transformation
Christophe Ronveaux

Plus j’explique, moins ils comprennent
Stéphanie Michieletto-Vanlancker

Explications à propos de lectures d’albums en petite section de maternelle.
Construction collective d’éléments de compréhension

Camille Lassère-Totchilkine

Il y a expliquer et expliquer. Regard sur les spécificités de l’explicatif dans divers genres de discours universitaires, en particulier dans les écrits de recherche
Marie-Christine Pollet

 

Éditorial

Dans les années 1980, une activité devenait incontournable à l’école : le tri de textes, dans une dialogue avec des travaux de recherche sur les typologies textuelles, dont ceux de Jean-Michel Adam, comme le rappelle un article du n° 42 de Recherches (Classer, 2005) Et une décennie après, les programmes de collège (1996) organisaient ainsi les études de textes : en 6e le narratif, en 5e le narratif et le descriptif, en 4e s’ajoutait l’explicatif et en 3e l’argumentatif.

Parmi ces « types » de textes, Recherches avait, en 1990, consacré son numéro 13 à l’explication. L’éditorial de ce numéro montre combien les rédacteurs de l’époque avaient conscience d’ouvrir toute une série de questions et de « perspectives didactiques, en chantier ».

Que signifie d’envisager en 2022 un nouveau numéro sur l’explication ? Outre les perspectives linguistiques et cognitives, qui restent des objets d’interrogation et de travail, l’orientation de ce numéro est d’interroger les valeurs de l’explication, ses finalités et ses limites.

Si un relatif accord peut se faire entre les chercheurs sur la structure de la séquence explicative, multiples sont les interprétations de ses visées, et difficile la description de ses relations avec la justification, l’informatif, le descriptif ou l’argumentatif. Ainsi, l’explication, ou plus exactement la séquence explicative, lorsqu’elle est envisagée dans un texte complet, apparait tantôt directe, tantôt indirecte, et peut masquer des enjeux argumentatifs, comme c’est le cas dans certains discours complotistes.
[…]