Ce numéro est le fruit d’une histoire exemplaire à plus d’un titre. Il y a deux ans, la Régionale Nord de l’AFEF décidait de proposer trois stages à la Mission Académique de Formation Continue. L’un de ces trois stages (coproduit avec l’École Normale de Lille), intitulé « Une langue, un langage, des langages » permit de regrouper des professeurs de collèges de différentes disciplines pour se confronter à ce délicat problème du français « langue des cours ». Ce stage était d’autre part l’issue logique d’un travail de préparation effectué dans une commission de réflexion issue de l’assemblée générale de septembre 1983 et réunie régulièrement depuis. Ces réflexions préalables, le vécu du stage, et les nouvelles questions que ces deux expériences posaient à notre groupe se devaient de fournir la matière de notre numéro deux. […]

De la maternelle au baccalauréat, la rencontre de l’apprenant avec l’écrit interpelle l’enseignant : « Avec mon cours préparatoire, je ne m’y retrouve plus. » ; « En sixième, ils ne savent même plus déchiffrer » ; « Ils nous arrivent au lycée, ils ne lisent pas, ils n’aiment pas lire. »… Et les collègues des autres disciplines – dans le secondaire – se retournent, accusateurs, vers le professeur de français. La lecture , le rapport à l’écrit, aux livres, va mal en France, comme en témoigne le récent rapport sur l’illettrisme. […]